Exposition à l’atelier d’Elisabeth Gilbert Dragic à Lyon

Dominique Husson
du très proche au si loin, …une vie en peinture

Du vendredi 20 septembre au samedi 5 octobre 2019
Vernissage le jeudi 19 septembre de 18h à 21h30

Texte de Christian Sozzi, galerie B+
A propos de l’exposition de Dominique Husson dans l’atelier d’Élisabeth Gilbert Dragic
Lyon 7/09/19

Les traces du vrai

Dominique Husson se saisit de tout. Terre et pierre, univers liquides, corps flottants, silhouettes incertaines, architectures esquissées, présences denses ou suggérées. Aplats et griffures. Il est peintre d’une matière qui coule entre les doigts, s’absente quand elle s’affirme, se liquéfie quand elle s’impose. Une matière en majesté dans un glissement de l’objet au geste, tendu par une vitalité nerveuse.

L’artiste est un chiffonnier des instants. Il met en désordre la raison technicienne qui organise les choses et les gens en assignant à chacun une place et un rôle. Il est inventeur du quotidien quand il redistribue ses signes et se réapproprie ses espaces. Il subvertit les codes du goût, multiplie les trouvailles et les pratiques inventives, détourne les perceptions communes. Il résiste dans un petit périmètre du sensible dont il fait l’inventaire avec des refus de l’évidence et une méthode d’explorateur têtu. Une liberté buissonnière qui fait plaisir à voir.

Dominique Husson est un glaneur qui fait une cueillette d’instants personnels pour repeupler le monde des choses et en aiguiser la perception. Le peintre s’empare, sans hiérarchie, de ce qui apparaît dans sa forme immédiate, qu’on oublie sitôt saisi mais qui contient une part d’essentiel. Cet essentiel c’est le chemin ouvert par la peinture vers un concret du corps pour souligner le caractère charnel de l’expérience. Pas de lieu sans corps et sans geste : chaleur, rugosité, tension, souplesse, masque et transparence. Tout pour une présence nue de la matière, plus présentée que représentée, dans des amas, des nodules, des stridences ou des effacements.
Ce bricoleur des sens réassemble des ensembles composites pour en tirer des songes et des histoires de vie. Il est le déchiffreur de hiéroglyphes de nos quotidiens, ces signes posées sur le corps des choses, ces traces du vrai dont le philosophe Jacques Rancière nous dit qu’elles sont les marques de la beauté de l’ordinaire quand elles s’arrachent à leurs évidences.

Exposition à la Maison des Arts Contemporains de Pérouges

Incubes, choses et tarasques
Aude Descombes, Gilles Foras & Dominique Husson

Du 22 juillet au 27 août 2017
Vernissage le vendredi 21 juillet à 18h

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